Il y avait ce problème de l’enfant sacrifié sur les berges du monde, qu’on est allés chercher de nos corps de lumière – pour le ramener à l’existence et au Grand Un, à l’état de non-séparation, et l’unité des plans Divins.
Un soin. Une fenêtre ouverte, par laquelle se sont invitées deux émotions, enfouies jusqu’alors, écrasées par les vestiges du temps. Deux bouts de vifs ramassés sur eux-mêmes, qui se sont élancés sans prévenir : la colère et le chagrin.
Colère parce que c’est à la mère qu’on présente ses condoléances – à l’enfant mort-né, rien un oubli déguisé.
Chagrin parce que c’est à la mère de se faire cajoler – pas à l’égorgé, à la victime impuissante du sanctifice des Dieux. Pour lui, il n’y a ni amour ni bienveillance. A peine quelques murmures inaudibles et trop vite tus – on ne se souvient plus, ce n’est pas grave, pas important. ‘Il n’était pas encore humain.’
Les bébés sacrifiés ne sont pas des martyrs. Avant même qu’ils n’aient pu se révéler au monde – et la lumière et les ombres de leurs premiers babillages – on les égorge.
Un silence suffit.
***
Trop occupés à courir après la vie, on ne prend plus soin des morts.
Emmurés, suffoquant – c’est pour eux le Grand Oubli.
Celui dont on ne revient jamais plus.
Depuis mon enfance, j'aime écrire, dessiner, peindre et créer ; ma rencontre avec la poésie est, quant à elle, plus récente. Depuis, c'est une véritable partenaire de vie qui épouse une multiplicité de formes successives et se renouvelle sans cesse : tantôt exutoire ou partenaire d'expression, vectrice de mes odes à la joie et compagne de mes aspirations, la poésie sait m'écouter.
Et si ces quelques mots n'ont pas suffi à satisfaire votre curiosité, c'est par ici que ça se passe !
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