D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’être mis face à moi-même. Presque comme si derrière cette confrontation au silence et au manque, il y avait quelque chose à prouver.
Je me rappelle encore avoir rêvé de sarcophages et de tombeaux : comme en Égypte, vouloir être enfermé trois jours et trois nuits avec mes doutes et mes peurs. À quinze ans, je me pensais ermite, et je rêvais déjà de grottes solitaires que rien n’habite. Je me suis vu moine et prêtre : tantôt dans l’ombre, tantôt dans ma lumière, une forme de retour aux sources dans un retrait de la vie. Un mémoire sur le silence, aussi, pour mieux me chercher. Et maintenant, avec ta rencontre, toutes ces choses-là refont surface. Pourtant, cela fait moins de deux jours que je me suis retrouvé seul, dans cette recherche de ce que je suis, et je peux déjà le dire : il n’est pas facile de se faire face.
Je ne sais plus qui m’avait dit ça, il y a dix ans quand je voulais aller m’isoler dans les Himalayas : que l’ermitage, c’était pour moi une force et une faiblesse. Un atout dont l’exploration serait risquée, car ma venue sur Terre aurait été motivée par un besoin d’explorer plus de corps, une existence manifeste, un peu de Dieu au-dehors. Hier, dans ce que tu me confiais, j’ai entendu la même chose.
En cet instant, qu’est-ce qui est juste ou vrai ? M’explorer dans la joie – le chant, la danse et la vie riante – ou dans l’intimité – un retrait, le silence intérieur et la paix souriante ? Qui choisir : Maël, le prince devenu Roi Soleil ; ou Shanti, l’Éternel ? Comment choisir les deux ?
Depuis mon enfance, j'aime écrire, dessiner, peindre et créer ; ma rencontre avec la poésie est, quant à elle, plus récente. Depuis, c'est une véritable partenaire de vie qui épouse une multiplicité de formes successives et se renouvelle sans cesse : tantôt exutoire ou partenaire d'expression, vectrice de mes odes à la joie et compagne de mes aspirations, la poésie sait m'écouter.
Et si ces quelques mots n'ont pas suffi à satisfaire votre curiosité, c'est par ici que ça se passe !
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