Je ne sais pas trop ce que c’est, en fait, le silence intérieur. Mon silence à moi, il a toujours été bruyant. Quelques pensées, cueillies à l’orée du bois ; un peu de toi dans la nervure des feuilles de peuplier ; quelques mots d’amour qui tournoient comme de la poussière soufflée ; et trop de moi, un moi auquel tout s’ajoute et rien ne se soustrait. À travers le regard que je porte sur le monde, je vois les contours s’effriter, et pourtant il y a comme un refus de l’abandon et du laisser-aller : je saisis une plume et un peu d’encre pour écrire sur la vie, pour couvrir la vie d’un peu de moi, pour me l’approprier.
Les plus grands sages n’écrivent pas. Ils n’en ont pas le besoin. Moi, j’écris pour couvrir mes silences, j’écris pour exister. J’écris pour me dessiner, pour me rassurer – j’ai une forme, c’est bon, vous avez vu ? Je laisse ma trace, j’obstrue pour ne pas être transparent, pas tout à fait : je ne veux pas que la vie m’efface, que la mort m’embrasse.
Ce qui nous différencie encore, c’est ça : les attaches que tu n’as pas ou dont tu t’es défait, elles m’enlacent au corps, elles m’embarrassent un peu. Je les aime et rien n’y fait.
Depuis mon enfance, j'aime écrire, dessiner, peindre et créer ; ma rencontre avec la poésie est, quant à elle, plus récente. Depuis, c'est une véritable partenaire de vie qui épouse une multiplicité de formes successives et se renouvelle sans cesse : tantôt exutoire ou partenaire d'expression, vectrice de mes odes à la joie et compagne de mes aspirations, la poésie sait m'écouter.
Et si ces quelques mots n'ont pas suffi à satisfaire votre curiosité, c'est par ici que ça se passe !
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