Je pense à toi, tu sais.
Pas très souvent, peut-être ; il faut dire que la blessure est encore fraîche. Mais à chaque fois, je me rappelle ton sourire, ta curiosité des choses, et le regard d’enfant que tu portais sur le monde.
Je crois que tu as vraiment été une sœur et une amie. Et j’essaie aujourd’hui de retrouver en moi tout ce que tu m’avais permis d’être, par ta présence : l’enchantement simple, et cet émerveillement permanent des nouvelles découvertes.
On dit parfois d’Auroville que c’est une terre d’aventuriers. Un endroit pour vivre « la Grande Aventure », comme l’auraient si bien dit Mère ou Satprem.
Pour toi, l’aventure continue ailleurs ; mais il est certain que tu étais ici à ta place. Tu avais cette soif de découverte, et comme les grands explorateurs tu réinventais sans cesse ton quotidien… avec les moyens du bord. Avec cette grande humilité, cette timidité presque parfois, qui faisaient ta force et ta fragilité.
Pour tout ce que tu m’as offert, je te remercie. Grâce à toi j’ai grandi en tant qu’enfant, et je continue de grandir : tu es cette lueur virevoltante qui m’apprend la simplicité du rire quand ailleurs, tout déchante et se désenchante.
Gratitude éternelle pour avoir partagé ces nombreux instants avec moi, à la lumière d’une bougie, d’un papillon, d’un projecteur ou d’une étoile.
Et j’espère du fond du cœur que ce voyage que tu entreprends à présent te verra fidèle à toi-même, rayonnante comme l’enfance qui rit d’un éclat sincère.
Où que tu sois, que Dieu soit ton Refuge et ta Joie, le terrain de jeu où poursuivre ton oeuvre de Lumière.
Prières.
Crédits d'image : Maël Shanti