Un partage avec toi. Un regard silencieux et des lèvres muettes.
Tu m’as dit ça : que l’amour est. Simplement ça. Qu’il n’est ni mien ni tien ; qu’il est. Tu m’as dit, aussi, que tout est absolument parfait, absolument complet. Qu’il ne manque rien. Qu’il n’y a pas besoin de « si ». Qu’il n’y a rien de « plus » qu’il nous faille attendre.
En toi, je me reconnais. Dans tes yeux limpides, je vois mon cœur et ma lumière traverser mes fêlures. Ta parole me dévoile, me met à nu, plus vulnérable encore. Et ta chevelure – un bouquet de fleurs fraîchement cueillies, qui sourient malicieusement au temps qu’il leur reste à vivre.
Avec toi, je me reconnecte. À mon expérience, à mes émotions ; à l’enfance joueuse plus au fond ; à ma lumière et à ma foi. « Lueur d’espoir. »
Tu m’as dit qu’il n’y avait rien à attendre, tout à vivre – au présent. Ça fait sens et je le sens. Pourtant, il y a en moi cet appel d’air qu’il m’est bien impossible de taire. Une bouffée d’oxygène – ton amour et le mien. Je rêve de nouveaux chemins.
Je ne sais trop comment te le dire, ça : je t’aime comme j’aime le vent sur ma peau, la délicatesse d’un coquelicot et la terre sous mes pieds. Rien d’exclusif à cet amour : c’est un « je t’aime » qui inclut bien plus encore – le bourgeonnement des flamboyants quand la saison arrive, le linge de maison fraîchement repassé, le chant des cigales et les joies d’une absence. Je t’aime comme j’aime l’enfance – un peu d’eau renversée à faire gronder les adultes et sourire les silences. Je t’aime et c’est un amour au présent, curieux de savoir ce qui l’attend, prêt à aimer plus encore – sans limites dans l’espace, le temps ou les gens. Je me sens un peu amoureux, en fait. Et je lutte contre l’attente que je ne veux pas avoir, et je ris avec les teintes que je me donne à voir.
Ici, maintenant, il y a un peu de ça : de l’eau renversée sur le coin d’une table, une espièglerie renouvelée et un instant de grâce, simple. Un nuage passe au coin de la fenêtre, une pie prend son envol et moi, béat devant l’esquisse d’une nouvelle voie – ta voix, douce, vibrante et silencieuse : enchantée, je crois.