Un moment à vide, en creux – où le temps s’est figé, où tout s’estompe et disparaît. Les espoirs, les peines, les peurs. Comme un pendule, j’oscille – de miracle à simulacre, de confiance à absence, de Grâce à silence.
La Grâce et le silence sont de parfaits synonymes, des compagnons de route, d’absolus opposés, des rimes embrassées. L’un ne va pas sans l’autre – ils s’appellent et se répondent. La Présence est l’une de ces choses qui ne s’expliquent pas, que nul n’a le pouvoir de nommer. C’est dans le chant du frangipanier et dans le vacarme des chuchotements que la présence s’entend – au plus clair dans le gouffre, les nuits sans étoiles, le firmament.
Une légère brise vient caresser la cime, et déjà tout se confond, et déjà la part d’ombre, le pardon, et l’envolée lointaine des cigognes et des enchantements.
Ton regard. Juste ça. Deux fenêtres ouvertes sur l’infini, précédées par un rideau de soie. Toi, c’est déjà moi ; dans nos cœurs, l’aventure mais sans les mots, comme ces nuages cotonneux que tu aimes contempler, réinventer, embrasser. Des petits miracles perpétuels, toujours renouvelés, à la mesure de ton regard devant lequel tout le reste s’efface.
Entrelacés, enlacés – et notre amour pour nous guider.
Les idées noires s’en sont allées.